Après la période troublée de la Révolution, Monseigneur d'AVIAU, archevêque de Bordeaux prenait possession de son siège le 15 août 1802. Il va particulièrement s'intéresser à Verdelais. Mais, à l'époque, il fallait d'abord racheter les biens immobiliers et cela coûtait très cher. En 1819, Monseigneur d'AVIAU envoie pour établir une enquête, le Père CHAMINADE, fondateur des Marianistes. Grand dévot de Notre Dame de VERDELAIS le Père Chaminade l'était depuis le jour où, élève au collège de Mussidan, il obtint la guérison rapide d'une blessure à la jambe (un ex-voto sur marbre, visible dans la nef centrale de la Basilique relate cette guérison). Il fit un rapport favorable à l'achat du couvent. Le 21 août 1820, pour une somme de 14 000 Francs, difficilement réunie, Monseigneur d'AVIAU rachète une partie du couvent et l'enclos. Son projet était d'y établir une maison de retraite pour prêtres âgés, lesquels rempliraient l'office de chapelains. Le roi Louis XVIII approuvera les actes de l'archevêque par une ordonnance du 6 mars 1822.
Monseigneur de CHEVERUS succédera à Monseigneur d'AVIAU et placera à Verdelais des missionnaires diocésains, mais voici qu'arrive la révolution de juillet (1830), et la petite communauté de Verdelais se disperse. A Monseigneur de CHEVERUS succèdera Monseigneur DONNET. Ce prélat d'un zèle entreprenant restera sur le siège de Bordeaux durant 46 ans (1836-1882). Monseigneur DONNET se souvient qu'il a connu au grand séminaire de Lyon le vénérable Père Jean-Claude COLIN, fondateur de la Société de Marie, (Maristes), et ses compagnons. Au Père COLIN, il offre le sanctuaire de VERDELAIS. Après la maison de Belley et de Lyon, Verdelais sera en France la première fondation des religieux Maristes. Le 15 août 1838, le Père CHANUT installera la nouvelle communauté. Pendant plus de 30 années on fera des travaux de réfection. On aménagera également des locaux pour les religieuses de la Présentation de Marie. Elles s'installeront à VERDELAIS le 1er juillet 1842, où elles ouvriront une école et donneront asile à des dames en retraite. C'est en 1862 qu'un orphelinat agricole est fondé sous le nom de Nazareth, par la Congrégation de la Doctrine Chrétienne de Bordeaux, et c'est en 1874 que les Frères Maristes établissent une école libre qui s'adjoindra un pensionnat.
L'église, à l'arrivée des Maristes, n'avait qu'une nef dont les murs étaient revêtus de boiseries. La voûte, basse, romane à berceau brisé est abattue et remplacée par celle que nous connaissons aujourd'hui, à nervures identiques à celles du chœur, précédemment aménagé par les Célestins en 1666, et du Transept. L'église est désormais éclairée grâce à des fenêtres. Des galeries sont aménagées, à l'étage, tout le long de la nef dans l'épaisseur des murs. Quant au porche on le diminue de sept mètres. Pendant le long supériorat du Père CHAVAS (1846-1863) qui a succédé au Père LAGNIET, on procède à l'embellissement de l'avenue (les Allées) on construit un clocher, un calvaire est érigé, des vitraux sont installés dans les fenêtres du chœur. Le pavage en marbre de la nef est réalisé. 17 ans durant le Père CHAVAS présidera aux destinées du pèlerinage. Entre autre chose il fera aussi établir un ponton à la Garonnelle, et fera réparer les routes. Il rétablira également l'ancienne confrérie qui prendra le nom de Notre Dame Consolatrice des Affligés, laquelle confrérie inscrira 50 000 adhérents. Entre 1852 et 1854 s'élèvera un clocher sur la droite de l'église à l'initiative du Cardinal DONNET. Il se couronne d'un dernier étage en bois avec colonnades, coupole et statue de la vierge en bois doré. L'Empereur Napoléon III contribue à sa construction pour une somme de 5 000 Francs. Le calvaire est aménagé sur les pentes du mont Cussol où il faudra remuer des milliers de mètres cubes de terre. Il sera inauguré le 2 juillet 1863 par Monseigneur DONNET.
Le Père CHOIZIN, Supérieur de 1863 à 1869 fera construire les bas côtés et, également, en pendant au clocher, la chapelle dédiée à Notre Dame des sept douleurs. La consécration solennelle de l'église aura lieu le Ier juillet 1869 par l'évêque de VANNES Monseigneur GAZAILHAN. Malheureusement le 2 juillet 1870 un feu d'artifice ayant été tiré du sommet, le clocher prend feu et s'effondre dans sa partie supérieure, ainsi que la cloche qui entraîne des voûtes dans sa chute. Le 15 juillet 1870, c'est la guerre et il faudra en attendre la fin pour reconstruire. Le Cardinal DONNET organise une grande loterie pour trouver l'argent nécessaire à la reconstruction, mettant comme gros lot sa voiture de gala. Il présidera l'inauguration du clocher reconstruit, le 3 octobre 1875, œuvre de l'architecte bordelais DUPHOT.
Le 2 juillet 1856 a lieu la cérémonie du couronnement de la Vierge octroyé par le Pape PIE IX qui offre lui-même les couronnes d'or qui seront posées sur la tête de l'Enfant Jésus et de Marie. La cérémonie se fera en plein air. L'assistance est considérable ; on l'estime à 30 000 personnes. Avec le Cardinal, 8 évêques et 500 prêtres sont présents.
Lors des lois 1901 - 1906, les biens achetés en 1820 sont confisqués. M. GIRAUDIN, supérieur du Grand Séminaire rachète le logement des Pères, le Parc et le Calvaire. A la Municipalité reviendront l'église, et les bâtiments actuels : groupe scolaire, mairie, poste... Une nouvelle salle des "œuvres " s'élèvera, encore à l'initiative des Pères Maristes, mitoyenne à la Mairie en 1911, pour abriter le patronage des "Chevaliers de Notre Dame" dont tout le monde se souvient encore pour ses activités nombreuses, sportives et culturelles. Ce local deviendra par la suite, salle de cinéma.
En 1924 l'église de Verdelais est érigée en Basilique mineure par le Pape Pie XI.
L'histoire de Verdelais continue depuis ses origines lointaines. Après les Grandmontains de 1160 à 1550, les Célestins de 1627-à 1779. Les Maristes de 1838 à 1990, puis aujourd’hui les Pères Passionnistes. Le sanctuaire continue a être servi avec ferveur.
Gageons que le pèlerinage connaisse encore dans l’avenir un nouvel essor. La tâche ne sera pas aisée. Mais le Père CHANUT venant prendre son poste à Verdelais ne s'était-il pas entendu dire par le Père DRUILHET, ancien éminent provincial des Jésuites : « Si vous avez la puissance de ressusciter les morts, vous pouvez tenter la résurrection de VERDELAIS ». C'était dans les années 1830... |